ARCHITECTURE PATRIMONIALE




1921 - 1932


Pont oublié.

En décembre 1921, M. Antonin Galipault , ministre des travaux publics, a déclaré publiquement aux Trois-Pistoles, ce qui suit: "J'ai visité votre grand pont qu'il vous faut reconstruire; soyez assurés que nous ne nous ferons pas tirer les oreilles pour vous aider, car nous réalisons toute l'importance de cette construction." M. Galipeault avait ajouté que que ce n'était pas un pont de parroisse ni même de compté, mais bien un pont de province, paroles mémorables que le correspondant du Soleil avait oublié de rapporter, mais dont tous se souviennent parfaitement.

Ce pont long de 600 pieds sera construit avec une structure de métal. Au début de janvier 1923, on discontinu les travaux, la température inclémente de l'hiver en empêche la poursuite. La route nationnale qui ira de Lévis à Matane en passant à travers la ville, sera parfaite l'été prochain, affirme-t-on presque partout.

À la fin de février 1923, on profite de l'épaisse couche de glace qui recouvre la rivière pour poser les traverses et pièces en fer du pont. On fera le pavé de celui-ci au printemps.

Le 30 juillet 1924 le pont métalique de la rivière Trois-Pistoles est terminé et ouvert à la circulation.

Une grande assemblée libérale a eu lieu le 3 août 1924, à l'occasion de la bénédiction et de l'inauguration d'un pont construit sur la rivière de Trois-Pistoles. Environ 6,000 personnes ont applaudi les orateurs, particulièrement le premier ministre, l'honorable L.A. Taschereau et le ministre des travaux publics, l'honorable Antonin Galipeault. L'honorable M. Taschereau captiva si bien l'attention de ses auditeurs, qu'un incendie qui éclata chez M. Jos Côté, au milieu de son discours, ne causa aucun émoi. La foule resta attentive pour écouter l'honorable M. Taschereau. La bénédiction du pont de Trois-Pistoles eut lieu à 2 heures et fut présidée par M. l'abbé J.-G Guimont, desservant de Rivière de Trois-Pistoles. Après cette cérémonie eut lieu l'assemblée, présidée par le notaire Hervé Rousseau. L'honorable M. Taschereau fit un discours dans lequel il défendit la politique de son gouvernement en fait de voirie, de colonisation, agriculture, etc. Il défendit aussi la mesure ministérielle qui sauva la banque Nationale puis signala la faillite du parti fermier.

Il termina par une boutade contre ses adversaires. "Les conservateurs se prétendent meilleurs catholiques que nous aujourd'hui, dit-il. Ce n'est pas surprenant, Ils ont jeûné 27 ans. Les libéraux n'auront jamais besoin d'une pareille pénitence pour se laver de leurs défaites. Je crois même qu'avec un peu plus de coopération de la part de ceux qui remettent et et retiennent les péchés, ils deviendraient une puissance inattaquable".

L'honorable Antonin Galipault, ministre des travaux publics et du travail, a prôné la politique des ponts en fer et défendu la loi des liqueurs et la loi d'adoption.

D'autres discours ont été prononcés par MM. Eugène Godbout, ancien député de Témiscouata; Chs Gauvreau, député de ce comté au parlement fédéral, et Alexandre Michaud.

Les dommages de la tempête à Trois-Pistoles

Le 19 septembre 1932 on a appris les dommages causés aux Trois-Pistoles par la tempête de samedi soir le 17. La rivière a débordé, emportant un pont pour les voitures, détruisant en partie les maisons de MM. Martel et Skelling ainsi qu'une grange et un moulin à farine et causant des dommages considérables à une centrale d'énergie électrique. Ce fût la fin pour ce pont inauguré en 1924.



1921


Le Bluenose est une goélette canadienne de pêche et de course. Conçu par William Roué et construit par la firme Smith and Rhuland, il fut inauguré le 26 mars 1921 à Lunenburg en Nouvelle-Écosse1. Son nom provient du surnom donné aux Néo-Écossais.

Son histoire
En 1920, la goélette de pêche néo-écossaise Delawana avait été défaite par l'Esperanto de Gloucester, au Massachusetts, dans la course entre pêcheurs des Provinces maritimes et de la Nouvelle-Angleterre dont le commanditaire était le journal Halifax Herald. Le Bluenose fut construit pour la pêche à la morue mais c'est cette course hors-saison qui le rendit célèbre. Après une saison de pêche sur les Grands Bancs de Terre-Neuve, le Bluenose défit l'Elsie de Gloucester pour venger la défaite précédente. Durant les 17 années suivantes, aucun bateau canadien ou américain n'a pu la devancer et elle conserva l'International Fishermen's Trophy.
La célébrité du voilier l'amène à figurer dans diverses rencontres internationales. Ainsi, le Bluenose représente le pays lors de l'Exposition universelle de Chicago en 1933. Deux ans plus tard, l'élégant voilier part pour l'Angleterre, où il symbolise le Canada au jubilé d'argent du roi George V.
Les goélettes de pêche étant devenues obsolètes durant la période de la Seconde Guerre mondiale, et malgré les efforts pour le garder en Nouvelle-Écosse, il a été vendu, en 1942, comme transporteur de marchandises aux Caraïbes. Le Bluenose a coulé près d'Haïti, à l'Île-à-Vache, après s'être échoué sur un récif de corail le 28 janvier 1946.

Honneurs
Il marqua tellement son époque qu'un timbre fut émis en son honneur en 1929 par le gouvernement canadien. Ce timbre, un classique, la représente toutes voiles dehors. Deux autres timbres ont été émis en 1982 et 1999. Il se retrouve également sur les plaques minéralogiques de la Nouvelle-Écosse. Mais tous les Canadiens connaissent le Bluenose car il figure sur la pièce canadienne de 10 cents depuis 1937.
Le Bluenose et son capitaine, Angus Walters, figurent au Temple de la renommée du sport du Canada depuis 1955. Il fut le seul membre non humain jusqu'en 1960 quand l'hydroplaneur Miss Supertest III, un autre champion canadien dans son domaine, y fut intronisé. Cette même année, un nouveau traversier du Canadien National, de la ligne entre Yarmouth (Nouvelle-Écosse) et Bar Harbor (Maine), fut nommé en son honneur: le M/V Bluenose.

Bluenose II
Devant la popularité du Bluenose, le Bluenose II, bâti selon les plans originaux et par certains des mêmes ouvriers, a été inauguré à Lunenburg le 24 juillet 1963. Conçu par la famille Oland comme outil publicitaire de leurs brasseries d'Halifax (Nouvelle-Écosse) et Saint-Jean (Nouveau-Brunswick), le navire est devenu depuis une attraction touristique et un symbole de la province. Oland l'a vendu pour 1 $CAN au gouvernement de la Nouvelle-Écosse après plusieurs années d'utilisation. Depuis le 1er avril 2005, la gestion et les levées de fonds pour son entretien sont confiées à la société du Musée maritime de Lunenburg.
Le Bluenose II a la plus grande voile principale du monde, avec 386 m2, pour une superficie totale de voiles de 1036 m2 alors que le sloop Mirabella V a la plus grande voilure au monde, soit 1557 m2. Le Bluenose II ne participe pas aux courses pour respecter la mémoire de vainqueur de son ancêtre.

Bluenose III ou Bluenose IV
Vince Dow et Joan Roue, les arrière-petits-enfants du concepteur du Bluenose, ont commencé à lever des fonds pour un nouveau Bluenose qui poursuivrait la légende. Originellement prévu s'appeler le Bluenose III, il serait enregistré comme le Bluenose IV car le premier nom est déjà réservé par la province de Nouvelle-Écosse.



Vers 1920


Cette grange-étable de style états-unien était situé dans le 4e Rang Est à St-Paul-de-la-Croix et appartenait à Adolphe Lepage.

Cette grange-étable possède une bonne valeur patrimoniale en raison de sa représentativité par rapport à ce type de bâtiment, ainsi que de sa technique de construction ancienne. La grange-étable fait son apparition au Québec au XIXe siècle à la suite de la mécanisation, de l'augmentation des cheptels et de l'industrialisation croissante. Au lieu de construire divers petits bâtiments ayant chacun une fonction distincte, on bâtit un seul édifice regroupant plusieurs fonctions : abriter les animaux au rez-de-chaussée, les réserves de grain dans les combles et, éventuellement, d'autres bêtes ou de la machinerie. Cette fonction à volets multiples, pratique et économique, permet, entre autres avantages, de limiter les déplacements du cultivateur et de rentabiliser les efforts demandés par une population croissante. Règle générale, ce type de bâtiment gagne en longueur et en hauteur. La grange-étable à toit brisé ou mansardé est un modèle états-unien diffusé au Québec de la fin du XIXe siècle au début du XXe siècle, notamment par les bulletins agricoles. Ce modèle offre davantage d'espace au niveau des combles et permet ainsi d'entreposer une plus grande quantité de denrées dans le fenil. Cette grange-étable en particulier possède une toiture très importante et très pentue qui laisse présumer qu'il s'agit d'une construction plutôt vieille. La section de l'étable, au rez-de-chaussée, témoigne d'ailleurs d'une technique de construction ancestrale. Elle est bâtie en pièce sur pièce, c'est-à-dire que les pièces de bois équarries et empilées sont assemblées à l'aide de tenons et de mortaises, sans clous. Le bâtiment construit dans la première moitié du XXe a conservé la plupart de ses caractéristiques d'origine, dont ses garnauds aménagés dans la toiture et accessible par des ponts en bois sur la façade principale.



vers 1898


Moulin à scie à la rivière Mariakèche.

Premier moulin à châsse (scie verticale) à Saint-Paul-de-la-Croix, il était situé dans le rang 6 sur la rivière Mariakèche.



vers 1848


Le vrai nom de cette maison est Magloire Delisle. Pourtant, étrangement, même sur le site du Répertoire du Patrimoine Culturel du Québec, cette maison est appelée « Maison hantée ».

Sa valeur ethnologique, la légende pour laquelle elle est considérée hantée
La Maison hantée présente un intérêt patrimonial pour sa valeur ethnologique. Le bâtiment en ruine est à l'origine d’une légende très connue dans la région. Selon celle-ci, les ruines sont celles d'un relais de pilotes où se tenaient des soirées mouvementées et des bagarres entre marins. L'un d'eux aurait vraisemblablement été tué lors d'une rixe et son corps apparemment enterré dans la cave. L'âme du marin est condamnée ainsi à rôder dans les environs jusqu'à son inhumation dans un cimetière. Selon la légende, le bruit fait par le fantôme et ses lamentations provoquent l'abandon des lieux. Ce récit, inspiré d'anecdotes tirées de l'histoire du pilotage et de la présence des marins, fait aujourd'hui partie intégrante de l'imaginaire collectif de la localité.

Sa valeur historique - sa vraie histoire
La Maison hantée présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Elle rappelle le rôle crucial que jouent les pilotes dans la navigation sur le fleuve Saint-Laurent. La navigation à travers les îles et les récifs requiert une connaissance particulière des chenaux à emprunter afin d'éviter les principaux dangers. Durant le Régime français, des postes de pilotage sont implantés dans la région, notamment au Bic dès 1730, puis à l'île Verte et à Pointe-au-Père. Afin de rendre la navigation plus sécuritaire, les pilotes doivent guider les navires jusqu'à Québec. Sous le Régime anglais, les autorités coloniales mettent sur pied un nouveau système de pilotage sur le fleuve et dans l'estuaire du Saint-Laurent. La Maison de la Trinité de Québec est créée à cette fin en en 1805. Elle est chargée de restructurer le système d'aide à la navigation. Le nombre de pilotes affectés au havre de Québec et en aval quintuple entre 1805 et 1848; il atteint alors 276. Le pilote Magloire Delisle (1815-1889), fils de pilote, est né à l'île d’Orléans. Il s'établit à l'île Verte en 1842, puis exerce son métier à Trois-Pistoles, où il fait construire une maison en pierre, vers 1848. Le promontoire naturel où elle est située permet de surveiller l’approche des navires. La Maison hantée rappelle donc la pratique de ce métier dans la localité et les mesures prises pour contrer les dangers liés à la navigation fluviale.

Sa valeur architecturale
La Maison hantée présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Elle constitue l'une des rares demeures construites en pierre dans le Bas-Saint-Laurent au milieu du XIXe siècle. Les ressources forestières de la région font du bois le matériau de construction le plus accessible. L'emploi d’une main-d’oeuvre spécialisée et le transport de la chaux produite à Québec entraînent des coûts beaucoup plus élevés avec l'utilisation de la pierre. Celle-ci est donc généralement réservée aux édifices religieux, dans la région. Son emploi pour la construction de la Maison hantée fait figure d'exception.

Son emplacement
La Maison hantée présente en outre un intérêt patrimonial pour sa valeur historique liée à son implantation. Elle témoigne de l'occupation ancienne du littoral du fleuve Saint-Laurent. À partir de la fin du XVIIe siècle, les habitations sont construites le long du chemin qui longe le fleuve. À la suite du redressement de la voie publique dans les années 1840, la majorité des habitations sont progressivement déplacées le long du nouveau tracé. La Maison hantée est néanmoins construite sur un promontoire à proximité de l'ancien chemin, en raison de la nécessité pour le propriétaire de surveiller la navigation sur le fleuve.
En 1867, Nazaire Leclerc (1831-1907), cultivateur de Saint-Éloi, achète de Delisle la résidence en pierre ainsi que la terre sur laquelle elle est implantée. La famille Leclerc occupe la maison et cultive la terre jusqu’au début du XXe siècle.
La maison en pierre est abandonnée au milieu du XXe siècle. Ses ruines donnent naissance à une légende, inspirée d'anecdotes tirées de l'histoire du pilotage et de la présence de marins dans les environs. Diffusé abondamment par la littérature et les conteurs de la région, ce récit fait aujourd'hui officiellement partie du circuit des légendes de la région des Basques.



1823


Le Moulin du Petit-Sault de L'Isle-Verte tombe en ruine. Laissé à lui-même depuis des années, le bâtiment, construit en 1823 et classé monument historique, s'effondre lentement.

Le moulin du Petit-Sault, classé en 1962, est un bâtiment de pierre de plan rectangulaire à deux étages et demi, coiffé d'un toit à deux versants, construit en 1823.

Sa valeur patrimoniale
Le moulin du Petit-Sault présente un intérêt patrimonial pour ses valeurs historique et architecturale. Il existe très peu d'exemples de moulins dans la région. Construit en 1823, il est le plus ancien moulin à farine qui subsiste dans le Bas-Saint-Laurent. Il conserve son volume initial, ses fondations et ses murs de pierre. Le moulin du Petit-Sault est construit à l'emplacement d'un moulin plus ancien, érigé au milieu du XVIIIe siècle. Au XIXe siècle, un moulin à scie le côtoie, ce qui en fait un site d'importance sur le plan industriel.
Les éléments clés du moulin du Petit-Sault liés à ses valeurs historique et architecturale comprennent, notamment : son volume, ses murs de pierre, son toit à deux versants, le logement du meunier dans la partie ouest du ouest du bâtiment.

Sa valeur historique
Le moulin du Petit-Sault est construit en 1823 par Chrysostome Dumas, qui exerce le métier de pilote. Ce dernier engage deux maîtres charpentiers-menuisiers de L'Isle-Verte pour construire un nouveau moulin, à l'emplacement de l'ancien qu'ils doivent démolir. Un meunier de Kamouraska, Joseph Nadeau, loue le bâtiment pour quelques années. En 1844, Dumas décède et sa veuve le vend à Bernard Massé, un maître meunier de Beaumont, qui s'y installe avec sa famille. Le moulin demeure la propriété de la famille Massé pendant 30 ans, puis connaît quatre autres propriétaires, dont la famille Saint-Laurent qui l'occupe de 1905 à 1959.
Entre 1910 et 1915, la grande roue cesse de tourner et est remplacée par une turbine hydraulique. La famille Saint-Laurent exploite l'entreprise jusqu'en 1940, date à laquelle le moulin cesse de fonctionner. Le bâtiment est inoccupé à partir de 1959.

Son emplacement
Situé sur la route 132, 5,5 kilomètres à l'est du coeur de la municipalité de l'Isle-Verte.